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JOEL TAMBWE DJEKO, AU DELÀ DE LA BOXE

Dernière mise à jour : 18 mars 2021

Joël Tambwe Djeko a fait sensation en France malgré sa défaite contre Tony Yoka, le 5 mars dernier à la H Arena de Nantes. Un boxeur qui gagne à être connu au-delà de son sport.


Sa boxe parle pour lui, mais lui, il ne parle pas boxe. Issu d’un quartier difficile de de la commune de Molenbeek (Belgique), il veut user de sa notoriété, renforcée par sa performance contre Tony Yoka malgré la défaite, pour prouver que tout est réalisable, à portée de mains comme un jab suivi d’une belle droite. Le reggae man qu’il a été au début de sa vie de jeune adulte est toujours en lui, en témoignent ses dreadlocks qui sont également présentes pour cacher une blessure causée par un poing-américain lors d’un passage à tabac. Lorsqu’il était musicien, il utilisait le reggae à des fins contestataires afin de dénoncer l’inaction de l’État dans les bas quartiers, entraînant une jeunesse dans le repli communautaire, dans la violence et le trafic de drogue, auto-convaincue que c’était l’unique moyen pour s’en sortir. Il a fait partie de cette jeunesse, son corps en porte les stigmates ; comme des tatouages forcés qui illustrent une violence gratuite qui aurait pu lui coûter cher. La boxe apparaît comme un moyen de défense, d’être armé légalement en toutes circonstances. Conscient qu’il pouvait faire plus que se défendre, Joël Tambwe Djeko entame une carrière de boxeur amateur pour passer professionnel chez les lourds-légers en 2011.



Des lourds-légers aux poids lourds, des États-Unis à la France en passant par Londres


Il ne met pas longtemps à devenir une pointure dans la catégorie des lourds-légers grâce à sa taille déconcertante (1m98, taille moyenne chez les lourds), à son allonge gigantesque, et à une facilité d’exécution qui laissera plus de la moitié de ses adversaires au tapis, dans le meilleur des cas arrêtés par l’arbitre. Il s’impose par deux fois aux États-Unis, lui qui s’entraîne et réside à Ilford, dans le Grand Est londonien. Lorsque son manager et ami d’enfance, Yassine Maatala, apprend que Tony Yoka ne boxera finalement pas contre le croate Peter Milas pour le titre de l’Union Européenne, ce dernier saute sur l’occasion. Il sait que Joël adore les challenges, preuve étant son passage des lourds-légers aux poids-lourds avec un combat au compteur.


Après les combats victorieux Outre-Atlantique, place au combat le plus important de sa carrière, cette fois-ci Outre-Manche, à la H Arena de Nantes. Joël Tambwe Djeko savait qu’il allait faire face à un boxeur élevé dans la culture pugilistique dès son plus jeune âge, un pur produit du noble art. « Big Joe » n’a pas eu cette chance, lui qui a connu l’abandon de son papa, la maladie de son frère, la rue, un passage en prison aux USA pour une altercation lors d’une pesée ; la violence de la vie et non la douceur qu’on espère tous au plus profond de nous-même. Il était prêt à affronter la pépite tricolore, champion du monde puis olympique à Rio 2016, et depuis invaincu chez les rémunérés.



Frapper les mentalités tout comme les éduquer, le rôle de Big Joe


Joël Tambwe Djeko a déjoué tous les pronostics en allant jusqu’à la douzième reprise. Le Belge a du faire perdre une coquette somme à ceux qui le voyaient les bras en croix dès les premières minutes du combat. Il n’a pas pu s’exprimer sur le ring comme il l’aurait souhaité, mais pour un deuxième combat dans la catégorie reine, c’est une vraie prouesse. Il ne cache pas son ambition de revanche, mais avant cela il veut se perfectionner et s’habituer à sa nouvelle catégorie. Ce combat contre Tony Yoka lui a permis de se frotter à un boxeur qui effectuait de beaux transferts de poids, avec une puissance de frappe significative. C’est la première fois qu’il a été contraint d’abandonner, due à une fracture nasale insupportable causée au 7ème round.


Dans la victoire comme dans la défaite, Joël Tambwe Djeko fait partie de ceux qui apprennent constamment, peu importe le résultat. La psychologie a toujours fait partie de son quotidien, et plus encore depuis sa formation en PNL, la Programmation Neuro Linguistique. Lors de ses conférences, dorénavant en ligne en raison du Covid-19, il s’adresse aux personnes qui sont en demande de ses conseils, de son vécu et de son expérience. Il le faisait déjà au quartier, comme un grand frère. Le « Big Joe » de Molenbeek est toujours le même aujourd’hui, à un détail près, il a fondé sa boîte « BJAllforYouLtd ».


Après l’avoir vu à la télévision, il est probable que vous le croisiez derrière l’écran de votre ordinateur, en attendant son prochain combat courant juin 2021.

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